vendredi 12 avril 2013

Bulletin n° 52


Vigilance
                      Info
N° 52 – avril 2013
Bulletin de Justice & Libertés, Comité de vigilance contre l’extrême droite
 et pour le respect de l’Etat de Droit
Membre de la Coordination Nationale contre l’extrême droite (CONEX)
                                                                                                                                                      
      Lettre ouverte à François Hollande,
    Monsieur le Président de la République

Monsieur le Président,

C’est avec beaucoup d’attention que nous avons suivi votre intervention jeudi 28 mars sur la chaîne publique. (Suite page 2)                                                                                       


           Le «virage libéral» : sortie de route assurée
   
De mauvaises nouvelles s’accumulent. «Aulnay, PSA : 3000 salariés. Amiens-Nord, Goodyear : 1173 salariés. Deux usines en voie de disparition. Deux sites qui, à l’horizon 2014, devraient avoir été rayés de la carte industrielle de la France.» (1)
(Suite page 3) 
 
                   Le FN est-il l’avenir de l’UMP ?

«Ce n’est plus une digue, mais un simple lacet qui sépare aujourd’hui la droite de l’extrême droite». (Suite page 4)


             La politique migratoire du gouvernement :
                        Changement, continuité ?

D'où vient cette impression curieuse, dix mois après la présidentielle, de s'être trompé-e de bulletin et d'avoir revoté Sarkozy? Examinons de plus près la politique du gouvernement en matière migratoire, un marqueur de la politique sarkozyste. (Suite page 5)

Lettre ouverte à François Hollande…


Vous employez un ton pédagogique pour expliquer au commun des mortels que l’emploi est votre priorité et la croissance votre horizon. Pour nous rassurer, vous martelez que «tous les outils sont là».
Or, les faits sont têtus. La croissance est au point mort et chaque jour près de 1000 Français viennent se rajouter à l’armée des chômeurs.

Vous voulez vous montrer maître à la barre mais vous négociez avec la Commission européenne le niveau du déficit en 2014 et le contenu du programme de stabilité. Or, ladite Commission est mue par le même esprit libéral que le Fonds Monétaire International (FMI), qui ne jure que par des principes économiques nuisibles au service public et aux besoins essentiels de la population.

Monsieur le Président, la pédagogie seule ne suffit pas pour ramener la croissance et redonner confiance à une population qui souffre sur le terrain. Vous le ressentez vous-même. Vous n’êtes plus en position de force pour imposer vos promesses électorales de progrès social à une société où la droite-même décomposée- et l’extrême droite sont à l’offensive. Vous ne parlez plus du droit de vote des étrangers ; vous avez oublié l’amnistie des syndicalistes; vous n’avancez aucun calendrier précis pour la suppression des peines plancher, etc.

Par contre, vous suivez les conseils néfastes de la Commission européenne et vous envisagez de prolonger la durée de la cotisation retraite, de baisser les dotations de l’Etat aux collectivités, ce qui aura un impact sur les finances des associations, lesquelles jouent un rôle non négligeable sur le terrain de lutte contre les injustices sociales.

Vous êtes pour la rigueur, mais pas pour l’austérité dites-vous. Expliquez-nous la différence, à l’aune de vos décisions, lesquelles ont contribué à ralentir l’activité économique, augmenter le chômage, augmenter la dette publique qui passe à 90,2% du PIB. Normal. La machine économique tourne au ralenti, les entreprises délocalisent ou ferment, les rentrées fiscales se font rares, le chômage augmente et le gouvernement donne un tour de vis supplémentaire qui ralentit davantage l’activité économique.

Vous nous avez promis la croissance, nous ne voyons que l’austérité qui étouffe nos concitoyens. Vous nous avez promis le volontarisme, nous ne voyons que le suivisme aveugle des préceptes libéraux de l’Union européenne que d’aucuns voient sous la coupe de l’Allemagne.
Nous sommes d’accord avec vous lorsque vous dites : «Prolonger l’austérité c’est le risque de ne pas aboutir à réduire les déficits et la certitude d’avoir des gouvernements impopulaires dont les populistes feront une bouchée le moment venu

Nous y voilà. Vous prolongez l’austérité, vous n’arrivez pas à réduire les déficits, vous êtes, vous et votre gouvernement, impopulaires et la droite et l’extrême droite fanfaronnent.

Les législatives partielles dans l’Oise des 17 et 24 mars sonnent comme un avertissement. Face à l’offensive conjointe de la droite et de l’extrême droite, le candidat socialiste a été balayé au premier tour. Le taux élevé de l’abstention est un autre indicateur de l’échec de votre politique économique et des promesses non tenues.

«Le populisme monte partout en Europe», donc en France. Qu’attendez-vous pour emprunter le cap de la croissance, pourtant promis par le candidat Hollande ? En 2014 il sera peut-être trop tard. «Le spectre des jacqueries sociales»* pointe à l’horizon.

Vous ne voulez pas être tenu pour responsable de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir : Nous, Justice & Libertés, vous demandons d’appliquer une politique de justice sociale et d’égalité, conforme aux valeurs républicaines, seul moyen d’empêcher la montée de l’extrême droite.


*Michel Noblecourt, éditorialiste- Le Monde du 28 mars 2013.


Le «virage libéral»…


«Trois millions de Français semblent renoncer aux vacances en 2013 (…) le pouvoir d’achat baisse. Et le cancer du tourisme, c’est le chômage» selon Didier Arino, directeur de Protourisme. (2)

Alors que l’OCDE critique la France sur le terrain de la croissance et du manque de compétitivité des entreprises, cette dernière annonce dans le même temps un taux de chômage qui «continue d’augmenter avant de se stabiliser à 11,25% fin 2013» (3).

A chaque fois que le patronat et les autorités économiques européennes parlent d’augmenter la «compétitivité», le chômage augmente. En effet, la France, dont le chômage en métropole repasse au-dessus de 10%, n’est pas aussi «compétitive» que l’aurait souhaité l’OCDE. Fin 2013, la France gagnera en «compétitivité» et le taux de chômage se stabilisera à 11,25% ! CQFD. En effet, la France doit présenter un programme de réforme douloureuse à la Commission européenne mi-avril.(2) C’est-à-dire que les salariés vont souffrir encore davantage. Le gouvernement qui projette de raboter les allocations familiales, devrait ensuite s’attaquer à la retraite : augmenter, d’une part la durée du travail et, d’autre part, baisser les pensions. Ça va faire vraiment mal.

C’est pourquoi, le premier ministre appelle les Français à un «compromis historique» pour préserver le modèle social. C’est ce qu’on appelle de la démagogie ! En effet, selon le dictionnaire Le Petit Robert, le «compromis» signifie «convention par laquelle les parties, dans un litige, recourent à l’arbitrage d’un tiers» ; ou «arrangement dans lequel on se fait des concessions».  

Tout le monde sait que les deux parties en litige sont les salariés et le patronat qui a les oreilles et les faveurs de l’arbitre (le gouvernement et l’OCDE). C’est pourquoi le faux «arbitre» nous promet des réformes douloureuses-pour les salariés bien sûr- qui devraient faire augmenter, sur le terrain, le taux du chômage, développer la précarité de l’emploi, accélérer la baisse du pouvoir d’achat et la diminution des pensions, allonger la durée du travail, augmenter la flexibilité, cédant ainsi aux exigences du MEDEF. C’est précisément le modèle social français qui en prend un coup. L’arbitre est vendu !

Lorsque le premier ministre s’exprime, on croit entendre François Fillon, le premier ministre potiche de Nicolas Sarkozy. C’est ce que pense Emmanuel Maurel, secrétaire national du Parti Socialiste (PS), pour qui l’accord sur l’emploi signé en janvier par les partenaires sociaux «reprend  les fameux accords compétitivité-emploi de Sarkozy, que François Hollande avait condamnés(4) A ceci près que les «accords compétitivité-emploi» de Sarkozy ont été rebaptisés «accords de maintien dans l’emploi» avec les conséquences que l’on sait : augmentation du taux de chômage !

Au PS «on» s’agace de plus en plus d’un «virage libéral» de M. Hollande.(4) Sur le terrain, c’est Harlem Désir, premier secrétaire du PS, qui paie les «pots cassés». Le 28 février, à Marmande (Lot-et-Garonne), il animait des «ateliers du changement», lorsqu’un participant a lancé «revenez à gauche» ! (5) Message on ne peut plus clair.

«Virage libéral» signifie que parallèlement au développement de la précarité, du chômage et de la pauvreté, le nombre des riches ne cesse d’augmenter. Ainsi, nous apprenons que Liliane Bettencourt, héritière de l’Oréal, est désormais la femme la plus riche au monde (9e rang, 30 milliards de dollars, soit 23 milliards d’euros) et Bernard Arnault, propriétaire du groupe de luxe LVMH, est 10e, avec une fortune estimée à 29 milliards de dollars. (6)

Pourtant, ce sont leurs serviteurs au MEDEF qui exigent encore et encore plus de «compétitivité» ! La mondialisation de l’économie augmente les moyens de pression du patronat qui, devenu sans patrie, agit en position de force en France et ailleurs. Pour preuve : «les destructions nettes d’emploi s’élèveraient quand même à 74 000 pendant la première moitié de l’année(7)

Faute de pouvoir compter sur les ménages français, «La reprise ne peut venir que de l’extérieur», note Claire Guélaud, journaliste. (7) Car «le pouvoir d’achat des ménages reculerait de 0,1% et leur consommation marquerait le pas.» L’investisseur venu d’ailleurs exigerait également une hausse de la «compétitivité» pour faire baisser le coût horaire du travail. C’est un serpent qui se mord la queue.
Malgré les mises en garde, le premier ministre persiste et signe : «Ma rigueur, c’est la réforme» ce qui n’est rien d’autre qu’insister dans la voie du «virage libéral», conduisant inéluctablement à une impasse généralisée.


                                                                                                                                                          A.R.

(1)   Francine Aizicovici et Philippe Jacqué- Le Monde du 17-18 mars 2013.
(2)   Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA)- 21 mars 2013.
(3)   Claire Guélaud- Le Monde du 20 mars 2013.
(4)   S.I.- Le Monde du 08 mars 2013.
(5)   Hélène Bekmezian, Bastien Bonnefous, Françoise Fressoz et thomas Wieder- Le Monde du 09 mars 2013.
(6)   AFP, cité par Le Monde du06 mars 2013.
(7)   Claire Guélaud- Le Monde du 23 mars 2013.


Le FN est-il l’avenir de l’UMP ?


A l’issue d’un mois de conflit à couteaux tirés, entre François Fillon et Jean-François Copé, un accord de  sortie de crise a été signé entre les deux hommes le 17 décembre 2012.

Sous une apparence trompeuse d’unité, rien ne va plus entre François Fillon et Jean-François Copé. Dans un entretien accordé au quotidien Le Monde, François Fillon s’exprime clairement sur ses valeurs : «La stratégie des boucs émissaires en visant les étrangers, l’Europe ou les chefs d’entreprise. Moi je m’y oppose(1)

En prenant ses distances avec la «stratégie des boucs émissaires», François Fillon se démarque donc des tenants d’une ligne populiste et clivante, soutenue par les «amis» de Nicolas Sarkozy dont Jean-François Copé, conseillés par Patrick Buisson, venu de l’extrême droite maurassienne.

La brouille entre les deux hommes reflète avant tout la persistance d’une confusion idéologique au sein de l’UMP, désormais privé d’un chef, capable d’unifier toutes les tendances, dont celle qui n’hésite plus à considérer le «Front national» (FN) comme un parti comme les autres.

Certains, comme Michel Guénaire, avocat et écrivain, se réclament de cette tendance. «Le temps est révolu de l’ancrage du Front national à l’extrême droite (…) Alain Juppé dit qu’il y a une différence de valeurs entre l’UMP et le Front national. Je ne le crois pas, ou je ne le crois plus(2) Michel Guénaire n’avance aucun argument. Nous proposons de l’aider dans sa réflexion.

Suite à sa politique de «dédiabolisation», Marine Le Pen déclarait jeudi 03 février 2011 que «ce qui s’est passé dans les camps nazis est le summum de la barbarie(3) Une prise de position claire et nette, mais qui ne trompe personne en ce qui concerne sa nature opportuniste. En effet, en politique il faut savoir mentir et l’extrême droite est maîtresse en la matière. En réalité, le FN reste antisémite, pétainiste, raciste, nationaliste et maurassien.

On voit bien qu’il y a une différence radicale de valeurs entre les républicains et le Front national, issu de l’alliance du groupuscule d’extrême droite «Ordre nouveau» et du groupe «Militant» dirigé par d’anciens SS, Pierre Bousquet et Jean Castrillo. Il n’est de secret pour personne que le FN comprend des monarchistes, des catholiques intégristes, des maurassiens et autres nostalgiques de Pétain et de l’Algérie française.

Certaines franges de l’UMP ne veulent pas voir la vérité en face et, au prix de perdre leur âme républicaine, embellissent le FN. Car, une crise profonde secoue l’UMP. Pour 2014, dans de nombreuses villes, le parti n’arrive même pas à former de liste pour les municipales.

Pour certains analystes de la vie politique, les électeurs de droite ont une culture politique bonapartiste et ont l’habitude de suivre un chef. Or, le spectacle de division donné par François Fillon et Jean-François Copé a laissé des séquelles et fait fuir les électeurs. (4)

Comment sortir de la crise actuelle ? Vu la confusion idéologique de l’UMP ainsi que le manque de charisme de Jean-François Copé et de François Fillon, certains n’hésitent pas à se tourner, ne serait-ce que timidement, vers le Front national, dirigé par une «chef» qui monte dans les sondages.
Mardi 19 mars 2013, Marion Maréchal Le Pen interpelle Manuel Valls à l’Assemblée nationale : «Vous dénoncez le fait que la majorité des Roms ne souhaite pas s’intégrer dans notre pays, monsieur le ministre, je rejoins votre constat, car vous avez raison.»(5) Elle a été acclamée par une vingtaine de députés UMP ! Pour l’ex-ministre UMP de l’agriculture, «le pire c’est que ces encouragements [des députés UMP] ont été spontanés. Et il fallait voir ceux qui sont allés ensuite la féliciterCe n’est plus une digue, mais un simple lacet qui sépare aujourd’hui la droite de l’extrême droite(5)

A travers Marion Maréchal Le Pen, la vingtaine de députés UMP, applaudissait en fait Le FN et envoyait un message à Marine Le Pen et à l’UMP. A moins d’un miracle, une scission de l’UMP, entre les lepénistes et les républicains de droite semble inévitable.

Pour nous, le plus inquiétant, c’est l’approbation par la députée frontiste des propos inacceptables anti-Roms du ministre socialiste de l’intérieur. Nous osons espérer, Monsieur le ministre, que vous n’êtes pas sur la même longueur d’onde populiste que l’extrême droite, qui saisit toutes les occasions pour s’en prendre à des populations fragiles et marginalisées afin de mieux défendre le grand capital.

Si certains Roms ont des problèmes d’intégration, c’est avant tout à cause des difficultés administratives, rencontrées en France par cette population, martyrisée et discriminée dans son pays d’origine et du racisme dont elle est victime. L’exemple d’«Anina, la petite mendiante rom devenue major de la Sorbonne», (6) fait mentir tous les clichés diffusés par l’extrême droite et les racistes sur les Roms.

L’avenir ne semble pas très rose, d’autant plus que la réorganisation de la droite finira par donner un certain avantage à l’extrême droite, peut-être bientôt au sein d’un gouvernement à l’italienne. Merci monsieur Nicolas Sarkozy ; vous avez bien abimé la République !

                                                                                                                                                          A.R.

(1)   Alexandre Lemarié et Vanessa Schneider-Le Monde du 27 février 2013.
(2)   Michel Guénaire- Le Monde du 14 septembre 2012.
(3)   Le Monde du 05 février 2011.
(4)   Thomas Guénolé- Le Monde du 16 mars 2013.
(5)   Ariane Chemin- Le Monde du 24-25 mars 2013.
(6)   Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA) du 25 mars 2013.

La politique migratoire…


Si l'été fut éreintant pour CASAS( l'association qui se charge d'aider les demandeurs d'asile à constituer leur dossier), le travail augmentant alors qu'elle avait perdu 50% de ses salariés, la situation de l'hébergement d'urgence sérieusement dégradée, l'espoir demeurait: en ce début d'été : les familles avec des enfants de moins de trois ans étaient logées par le Conseil Général du Bas-Rhin, et Valls avait annoncé en juin une loi promettant un titre de séjour pour trois ans(1).Cependant pas moyen de trouver un hébergement pour un lycéen et sa mère, et à la fin de l'été on trouvait à nouveau des familles avec jeunes enfants à la rue.

Les annonces allaient dans le bon sens: les possibilités de passer de la carte d'étudiant-e à celle de salarié-e étaient étendues (même si elles existaient sous Guéant) (1). Valls annonçait la fin de la rétention des familles et précisait qu'elles seraient assignées à résidence. Cependant il y a eu des familles retenues à Metz et ailleurs, et il a fallu intervenir pour faire cesser leur rétention.
-Fin du délit de solidarité.
- Abrogation du paiement de trente euros pour avoir droit à l'aide médicale d'urgence.

-En août 2012 suite aux évacuations contestées des campements de Roms paraît une circulaire prévoyant des mesures d'accompagnement (scolaire, santé, etc. ;). La liste des métiers qui leur sont ouverts est rallongée.
-Les taxes payées par l'employeur et le ressortissant étranger pour bénéficier de la carte de travail sont supprimées. Ils peuvent bénéficier de formations. (On remarquera que le statut particulier des Roumains et Bulgares prenant fin en janvier 2014, ces réformes sont obligatoires).
-Cependant le droit de travailler est soumis à autorisation préfectorale.

Le 28 novembre une circulaire précise les critères de régularisation des sans-papiers. Le but n’est pas de régulariser en masse. Le dossier est compliqué et long à constituer. Même si toutes les conditions sont remplies, c’est le Préfet qui décide en dernière instance, car une circulaire n’est pas opposable en droit.

Le refus de séjour est accompagné d’une obligation de quitter le territoire, voire d’une interdiction du territoire. La régularisation est difficile. On demande les bulletins de salaire, qui sont impossibles à fournir pour des travailleurs et des travailleuses qui ne sont pas déclaré-es (2)

Nouvelle circulaire le 11 mars 2013 : Elle prétend rompre avec la politique du chiffre mais a pour objectif de faire un maximum d’éloignements. Chaque décision de libération sera comptabilisée comme un échec du préfet.

Objectifs :- Identifier  les patrons faisant travailler les sans-papiers
-          déclarer les personnes en situation irrégulière au fichier des personnes recherchées
-          est considéré comme un délit la non-communication de papiers permettant d’éloigner la personne. Il peut être puni de 5 ans d’interdiction du territoire.
-          les retours volontaires ne seront plus comptabilisés.
Des protocoles sont signés avec les autorités judiciaires. (3)

La publication de la circulaire coïncide à Strasbourg avec la mise en place d’une politique d’accès plus difficile pour les citoyens souhaitant assister aux audiences du JLD (juge des libertés et de la détention), qui prolonge la rétention des sans papiers en l’absence de solution (régularisation, renvoi dans le pays d’origine quand on peut l’identifier ou audience au Tribunal Administratif). Auparavant nous pouvions avoir communication des audiences par téléphone. Dorénavant on doit se présenter au greffe le matin même pour avoir les informations, m’a dit la greffière quand je me suis présentée le lundi matin 18 mars pour avoir communication des audiences de la semaine.

 Pour que le message soit clair Manuel Valls déclare dans la presse que les Roms ont vocation à retourner en Roumanie parce que beaucoup « ne souhaiteraient pas s’intégrer dans notre pays ».

A l’été 2010 Nicolas Sarkozy Président s’était déjà  aventuré sur ce terrain- là dans son « discours de Grenoble ». Mais « début septembre le Parlement Européen avait « enjoint » au gouvernement français de suspendre l’expulsion des Roms. Fait curieux, il se trouve que le président du plus important groupe parlementaire européen, le Parti Populaire Européen, qui regroupe les démocrates-chrétiens et les conservateurs, est un adhérent de l’UMP : il s’agit de l’Alsacien Joseph Daul.»(4) Le problème est récurrent.

Nos ministres de l’intérieur, à droite comme à gauche, sont fort occupés des problèmes migratoires. Nos gouvernements  traitent un  symptôme sans s’attaquer aux raisons profondes de la crise, en utilisant le système du bouc émissaire pour faire diversion.


                                                                                                                                                          E.H.                                                                                                                                                                        

1.    Intervention d’Annie Kayser, présidente du Conseil Régional de la CIMADE au stammtisch du Club Jacques Peirotes le 25 mars 2013-04-07
2.    Journal de l’Organisation de Femmes Egalité n°67mars 2013 p 26-27
3.    L‘enregistrement audio de l’intervention d’Annie Kayser est disponible sur La feuille de chou
Bulletin de la Fédération Syndicale Unitaire d’Alsace n°56 p 6

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